Face à des locataires récalcitrants ou rencontrant des difficultés financières, le recouvrement de loyers impayés peut se révéler être un véritable casse-tête pour les propriétaires bailleurs. Quels sont les moyens dont dispose le propriétaire pour récupérer ces sommes ? Existe-t-il des protections pour éviter cette situation ? Cet article vous apporte des éléments de réponse afin d’apporter de la valeur aux lecteurs.
Les précautions à prendre avant la signature du contrat de location
Avant même d’accueillir un nouveau locataire, il est important pour le propriétaire de prendre certaines précautions afin de se prémunir contre les risques d’impayés. Cela passe notamment par la demande de garanties financières et la vérification du sérieux du candidat locataire.
Le dépôt de garantie, équivalent à un mois de loyer hors charges, doit être demandé au moment de la signature du contrat. Il sert à couvrir d’éventuelles dégradations causées par le locataire et peut être conservé en cas d’impayés.
L’exigence d’un garant (une personne physique ou une société) qui s’engage à payer les loyers en cas de défaillance du locataire est également une protection efficace. Le garant doit justifier de ressources suffisantes pour assumer cette charge.
La procédure amiable : privilégier le dialogue avec le locataire
En cas de loyers impayés, la première démarche à adopter est de tenter une procédure amiable. Il s’agit d’établir un dialogue avec le locataire afin de comprendre les raisons de l’impayé et d’envisager des solutions adaptées.
Le propriétaire peut ainsi proposer un étalement du paiement du loyer ou un report temporaire. Le locataire peut également solliciter des aides financières auprès des organismes compétents (CAF, FSL…).
Dans tous les cas, il est important de formaliser par écrit les accords conclus entre le bailleur et le locataire. Un avocat spécialisé en droit immobilier peut vous accompagner dans cette démarche pour sécuriser vos droits.
La procédure judiciaire : quand le recours aux tribunaux devient nécessaire
Si la procédure amiable n’aboutit pas à la résolution du problème, le propriétaire doit alors envisager une procédure judiciaire. Cette démarche se déroule en plusieurs étapes :
- L’envoi d’une mise en demeure, par lettre recommandée avec accusé de réception, sommant le locataire de régulariser sa situation dans un délai raisonnable (généralement 15 jours).
- L’assignation devant le tribunal compétent, généralement le tribunal d’instance, pour demander la condamnation du locataire au paiement des sommes dues et éventuellement la résiliation du bail.
- Le jugement, qui peut être exécutoire immédiatement ou assorti d’un délai d’exécution.
- En cas de non-respect du jugement par le locataire, le propriétaire peut solliciter l’aide d’un huissier de justice pour procéder à l’exécution forcée (saisie des biens, expulsion…).
Il est vivement recommandé de faire appel à un avocat spécialisé en droit immobilier pour vous accompagner dans cette procédure.
Les assurances et garanties contre les loyers impayés
Pour se protéger davantage contre les risques d’impayés, il existe des assurances et garanties spécifiques. La Garantie des Loyers Impayés (GLI) est une assurance payante proposée par différentes compagnies. Elle couvre généralement les loyers impayés jusqu’à 24 mois, ainsi que les frais de contentieux et de remise en état du logement.
Une autre solution est la Garantie Visale, une caution gratuite accordée par Action Logement aux locataires âgés de moins de 30 ans ou aux salariés nouvellement embauchés. Cette garantie couvre les loyers impayés pendant toute la durée du bail, dans la limite d’un certain plafond.
Faire appel à un professionnel pour gérer la location
Pour éviter les tracas liés au recouvrement de loyers impayés et bénéficier d’un accompagnement juridique, les propriétaires bailleurs peuvent faire appel aux services d’un professionnel de l’immobilier. Les agences immobilières proposent des prestations de gestion locative qui englobent la recherche et la sélection des locataires, la rédaction du bail, la perception des loyers et le suivi des éventuels contentieux.
Cette solution a un coût, généralement un pourcentage du loyer perçu, mais elle permet au propriétaire de déléguer la gestion quotidienne de son bien et de bénéficier d’une expertise reconnue en matière de recouvrement de loyers impayés.
Le recouvrement de loyers impayés est une problématique complexe, qui nécessite une connaissance approfondie du droit immobilier et un accompagnement juridique adapté. En prenant les précautions nécessaires en amont et en privilégiant le dialogue avec le locataire, il est possible de limiter les risques d’impayés et de préserver vos revenus locatifs.