La protection des données personnelles est devenue un enjeu majeur dans notre société numérique. Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) est le cadre juridique européen qui encadre cette protection. Adopté en avril 2016 et entré en vigueur le 25 mai 2018, il a pour objectif de renforcer les droits des citoyens et d’harmoniser les législations nationales en matière de protection des données personnelles. Découvrez les principales dispositions du RGPD, leurs implications pour les entreprises et les organismes publics, ainsi que les sanctions encourues en cas de non-respect.
1. Les grands principes du RGPD
Le RGPD repose sur plusieurs principes fondamentaux, notamment :
- La licéité, loyauté et transparence du traitement : la collecte et l’utilisation des données doivent être justifiées par un motif légitime et conforme aux attentes des personnes concernées.
- La limitation des finalités : les données ne peuvent être collectées que pour des objectifs déterminés, explicites et légitimes.
- L’exactitude : les données doivent être exactes, à jour et rectifiées si nécessaire.
- La minimisation des données : seules les données nécessaires à la réalisation des objectifs prévus peuvent être collectées.
- La limitation de la conservation : les données ne peuvent être conservées que le temps nécessaire à la réalisation des objectifs.
- L’intégrité et la confidentialité : les données doivent être protégées contre l’accès non autorisé, la divulgation ou la destruction.
Le RGPD introduit également le principe de responsabilisation des entreprises et organismes publics qui traitent des données personnelles. Ils doivent mettre en place des mesures techniques et organisationnelles appropriées pour assurer la protection des données et être en mesure de démontrer leur conformité avec le règlement.
2. Les droits renforcés des personnes concernées
Le RGPD accorde un ensemble de droits aux individus dont les données sont traitées, afin de leur permettre de garder le contrôle sur leurs informations personnelles :
- Droit d’accès : les personnes ont le droit d’obtenir confirmation que leurs données sont bien traitées et d’accéder à ces données ainsi qu’à diverses informations sur leur traitement (finalités, catégories de données, destinataires…).
- Droit de rectification : les personnes peuvent demander la correction de leurs données inexactes ou incomplètes.
- Droit à l’effacement (« droit à l’oubli ») : dans certaines circonstances, les personnes peuvent exiger la suppression de leurs données.
- Droit à la limitation du traitement : les personnes peuvent demander la suspension temporaire du traitement de leurs données dans certaines situations.
- Droit à la portabilité : les personnes ont le droit d’obtenir leurs données dans un format structuré, couramment utilisé et lisible par machine, et de les transmettre à un autre responsable du traitement.
- Droit d’opposition : les personnes peuvent s’opposer au traitement de leurs données pour des raisons tenant à leur situation particulière.
Les entreprises et organismes publics doivent faciliter l’exercice de ces droits et répondre aux demandes des personnes concernées dans un délai d’un mois, qui peut être prolongé en cas de complexité ou de nombreuses demandes.
3. Les obligations des responsables du traitement et des sous-traitants
Le RGPD impose diverses obligations aux responsables du traitement (les entités qui déterminent les finalités et les moyens du traitement) et aux sous-traitants (les entités qui traitent les données pour le compte des responsables).
Parmi ces obligations figurent notamment :
- La tenue d’un registre des activités de traitement : les responsables et sous-traitants doivent documenter leurs traitements de données personnelles, y compris la finalité, les catégories de données, les destinataires et la durée de conservation.
- La réalisation d’une analyse d’impact sur la protection des données (AIPD) : dans certains cas, notamment lorsque le traitement présente un risque élevé pour les droits et libertés des personnes, une AIPD doit être menée pour évaluer ces risques et identifier les mesures nécessaires pour y remédier.
- Mettre en place une gouvernance interne adaptée. Dans certaines conditions, Il est important de nommer un délégué à la protection des données (DPO), qui sera chargé de veiller à la conformité avec le RGPD et d’informer et conseiller les responsables du traitement.
- La notification des violations de données : en cas de violation de données (perte, vol, divulgation…), les responsables du traitement doivent en informer l’autorité de contrôle compétente (la CNIL en France) dans les 72 heures suivant leur découverte. Les personnes concernées doivent également être informées si la violation présente un risque élevé pour leurs droits et libertés.
- Le respect des principes de protection des données dès la conception (« privacy by design ») et par défaut (« privacy by default ») : les entreprises et organismes publics doivent intégrer la protection des données dans toutes les étapes du développement et du fonctionnement de leurs produits, services et systèmes, ainsi que limiter par défaut la collecte, l’utilisation et la conservation des données au strict nécessaire.
4. Les sanctions en cas de non-conformité
Le RGPD prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial total de l’exercice précédent, le montant le plus élevé étant retenu. Ces sanctions sont graduées en fonction de la gravité de la violation, des efforts déployés pour se conformer au règlement, de l’historique du responsable du traitement ou du sous-traitant en matière de protection des données, etc.
Il est donc crucial pour les entreprises et organismes publics de se mettre en conformité avec le RGPD et de mettre en place une véritable culture de la protection des données personnelles au sein de leur organisation.
Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) est un cadre juridique incontournable pour la protection des données personnelles. Les entreprises et organismes publics doivent veiller à respecter les principes et obligations qu’il impose, sous peine de sanctions financières importantes. La mise en conformité avec le RGPD passe notamment par la mise en place de mesures techniques et organisationnelles appropriées, la nomination d’un délégué à la protection des données (DPO), l’information et la formation des collaborateurs, ainsi que l’évaluation régulière des risques liés au traitement des données personnelles.